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Le cours des matières premières évolue en parallèle de ceux des 500 plus grandes entreprises
mardi 2 octobre 2012, par
LA SPÉCULATION AUSSI COUPABLE QUE LA SÉCHERESSE ?
« Les marchés des céréales, qui sont
éminemment spéculatifs, deviennent
nerveux selon les prévisions de
récolte des pays qui sont à la fois de
grands producteurs et de gros expor-
tateurs, à savoir USA, Canada et
Russie », fait remarquer la directrice
adjointe de l’Institut de recherche de
l’agriculture biologique (FiBL) Domi-
nique Barjolle. Depuis quelques
années, les marchés de commodités
(pétrole, maïs, sucre, soja, blé et
bétail) sont étroitement corrélés avec
les places boursières. Dans une inter-
view publiée hier par « Libération », l’é-
conomiste David Bicchetti rappelle
que « par le passé, les prix s’envolaient
lors d’épisodes climatiques entraînant
de mauvaises récoltes ». Or, dans une
étude récente cosignée avec Nicolas
Maystre, le Français constate que les
cours des six commodités évoluent
désormais « parallèlement avec ceux
des 500 plus grandes entreprises
listées aux Etats-Unis dans l’indice
boursier S&P 500 ».
Conclusion ? « Le prix du boisseau de
maïs (25,4 kg) dépend de moins en
moins de l’offre (climat, exportations,
etc.) et de la demande (consomma-
tion, stocks), mais de plus en plus de
l’humeur spéculative d’opérateurs
purement financiers », selon le spécia-
liste. Qui précise qu’après l’explosion
de la bulle internet en 2000, « on a
conseillé aux investisseurs de diversi-
fier leurs portefeuilles avec des
matières premières parce qu’on a
constaté que le retour sur investisse-
ment des matières premières agri-
coles était assez similaire à celui des
marchés en actions, alors que les
deux étaient relativement décon-
nectés. » Une baisse du marché des
actions n’entraînant pas forcément
celles des matières premières, les
investisseurs ont tout à y gagner. Au
point qu’aujourd’hui, « les spécula-
teurs représentent environ 85% des
intervenants sur les marchés des
commodités », qui était auparavant
l’apanage des producteurs et des
consommateurs. PMI
Source : Le Courrier, 18 août 2012