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L’OCDE s’inquiète de la hausse des inéalités

mardi 17 janvier 2012, par Arturo

Dans un rapport intitulé « Toujours plus d’inégalité : pourquoi les écarts de revenus se creusent », elle dénonce l’envolée des inégalités et leurs méfaits économiques et sociaux. Le principal rédacteur du rapport, Michael Förster, a donné une interview éclairante à L’Observatoire des inégalités.

Dès le début, il annonce la couleur :

« En haut de l’échelle, on observe une augmentation de la part de richesse détenue par les 1% les plus aisés (et, en particulier les 0,1% les plus riches). Une telle augmentation des inégalités est concomitante avec la réduction des taux d’imposition sur la même période. »

La vision d’une France égalitaire en prend un coup :

« Les inégalités de revenus des ménages sont relativement stables en France depuis le milieu des années 1980 […]. Mais cette stagnation sur l’ensemble de la période cache en vérité une augmentation des inégalités de revenu depuis le début des années 2000 après une baisse dans les années 1980 et 1990. En d’autres termes, la réduction des inégalités observée entre 1985 et 1995 est aujourd’hui quasiment annulée… Les prestations et taxes redistribuent moins aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix ans, fait également soulevé par le dernier “portrait social 2011” [PDF] de l’Insee.

Un autre élément en France vient surtout du patrimoine : si les inégalités des revenus sont moins élevées que dans la moyenne des pays de l’OCDE, la distribution du patrimoine semble bien plus inégalitaire qu’ailleurs ! »

Selon la dernière enquête « Patrimoine » de l’Insee, les 10% les mieux dotés détiennent 46% de la masse des patrimoines, alors que la moitié la moins riche des ménages ne se partage que 7% du total.

L’analyste de l’OCDE conclut :

« J’ajouterais que l’inégalité est davantage prise en compte aujourd’hui, avec la pauvreté notamment. Les inégalités posent un problème économique dès lors que l’éducation et d’autres capitaux restent la propriété de groupes minoritaires au sein de la société et réduisent fortement la mobilité sociale.

Elles constituent également un problème politique, dans la mesure où elles réduisent la cohésion sociale et conduisent les électeurs à se tourner vers des solutions nationalistes. Partout dans le monde, les mouvements sociaux actuels expriment le fait que la croissance des inégalités conduit à un déficit démocratique […]. »

Source : http://www.rue89.com/2012/01/10/nous-ne-meritons-pas-cope-nous-sommes-vraiment-trop-minables-228247